Alyte accoucheur

Alytes obstetricans

C’est un très petit crapaud (5,5 cm maximum), aux membres courts sans palmures, et à l’aspect trapu. Les yeux proéminents présentent un iris doré et une pupille verticale ou en forme de losange.
Bien qu’il ne soit pas adapté à la vie aquatique, l’Alyte accoucheur vit en périphérie des milieux humides, afin de trouver des partenaires de reproduction au printemps, mais aussi d’assurer l’humidification régulière de ses œufs.

Habitat :
Il habite les zones humides où il peut s’enfouir dans des terres meubles, près des points d’eau et dans des étendues dégagées. Il est présent dans les formations végétales assez ouvertes comme les carrières, sablières, éboulis, pentes rocheuses, berges, vieux murs, pelouses, landes mais totalement absent des zones inondables.

Comportement :
C’est une espèce principalement active au crépuscule. Hormis quand il doit aller mouiller ses œufs, le jour, il reste caché dans les fissures, dans les murs de pierre sèches ou sous le bois mort et ne sort qu’à la tombée du jour pour chasser. Dans la journée, il peut rechercher des endroits ensoleillés. Il se cache sous les pierres, dans les interstices des dalles, au pied des vieux murs, entre les racines des arbres et sous le bois mort. Il peut aussi se creuser des terriers avec ses pattes avant.

Le saviez-vous ?

Lorsqu’il se sent menacé, le crapaud accoucheur peut se gonfler et rabattre ses membres contre lui pour faire peur à l’adversaire.
Crapaud accoucheur

Reproduction :
Dès le mois de mars, la nuit venue, les mâles chantent pour attirer les femelles. L’accouplement des crapauds accoucheurs se passe, au sec, sur la terre ferme, la nuit ou au crépuscule. Le mâle « aide sa partenaire à accoucher » d’un chapelet de 15 à 80 œufs. L’accouplement-accouchement qui ne dure que 10 à 20 minutes se fait en plusieurs temps.

Lorsque les partenaires se rencontrent, le mâle étreint la femelle avec ses membres antérieurs ou bien celle-ci l’excite en lui donnant de légers coups de museau.
Le mâle étreint la région lombaire de sa partenaire, puis il lui frictionne les parois de l’orifice cloacal par des mouvements alternatifs de ses pattes postérieures. Il y introduit ses orteils et en sort un double chapelet d’ovocytes qu’il dépose dans le réceptacle en losange formé par ses pattes postérieures et celles de sa partenaire.
Le mâle change de position. Il agrippe la femelle par le cou et arrose les ovocytes d’un mélange de sperme et d’urine. Le premier pour féconder les œufs, le second pour les humidifier afin de permettre aux spermatozoïdes de se déplacer.
Après une pause, le mâle fixe les œufs sur ses pattes postérieures en enfonçant alternativement ses tarses dans la masse des œufs. Les cordons ovulaires remontent alors le long de ses jambes.

Les œufs enflent pour atteindre la taille de 5 mm de diamètre puis durcissent. Ils sont alors entourés d’une gangue externe épaissie, de couleur jaunâtre à marron, assurant leur protection.
Le crapaud accoucheur mâle peut courtiser plusieurs femelles et porter simultanément les pontes de 2 femelles, voire de 3 ou 4. La femelle, quant à elle, peut pondre 2 à 4 fois par an. Chaque année, le mâle peut porter successivement plusieurs masse d’œufs, jusqu’à 3 en plaine. Par contre, en altitude, l’un comme l’autre ne s’accouplent qu’une seule fois.
Le mâle se réfugie souvent dans un terrier humide où les œufs ne sèchent pas. Dans des conditions sèches, il se rend tous les soirs, au point d’eau pour les faire tremper.
Les œufs se développent sur le dos du mâle pendant 3 à 8 semaines avant qu’il ne les dépose dans l’eau juste avant leur éclosion. Les jeunes têtards sortent peu à peu de leur coquille et restent dans l’eau. Plus vigoureux que les têtards des autres amphibiens, ils ont un meilleur taux de survie, supérieur à 40 %. La métamorphose des têtards peut intervenir avant l’hiver (2 à 5 mois après l’éclosion) ou après l’hivernage (9 à 15 mois plus tard).
En plaine, le mâle peut se reproduire à 1 an, la femelle à 2 ans. Sa durée de vie peut atteindre 5 ans.

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