Cygne tuberculé
Cygnus olor
Habitat :
À l’état sauvage ou en semi-liberté, le Cygne tuberculé a besoin d’un territoire assez vaste (1,5 à 4 hectares), qui peut inclure un petit lac ou un étang en entier. En hiver, il est commun sur les eaux maritimes.
Comportement :
C’est un oiseau pas du tout timide. Il peut devenir agressif, surtout au moment de la nidification.
Il a une démarche assez lourdaude et il se dandine. En hiver, le Cygne tuberculé se nourrit de jour, en plongeant sa tête dans l’eau avec le cou tendu, quand la profondeur dépasse 45 cm, afin d’aller chercher les végétaux aquatiques au fond.
Les jeunes consomment la végétation coupée par les parents. Il utilise des signes évidents pour communiquer avec ses postures. Durant la saison de nidification, le mâle se montre hautement territorial et agressif. Dès qu’un intrus s’approche trop près du nid, animal ou humain, il adopte une attitude caractéristique, arrivant rapidement sur l’eau, cou et tête rejetés vers l’arrière comme un arc prêt à se détendre. Il forme aussi un arc avec les secondaires de ses ailes vers son dos.
Il peut infliger un douloureux soufflet avec ses ailes, contrariant la rumeur populaire disant que les cygnes ne peuvent pas “mordre”… Les jeunes cygnons en phase claire, blancs, sont parfois attaqués par leurs parents.
Le Cygne tuberculé, oiseau très lourd, a un envol laborieux et puissant. Agitant ses grandes ailes, il “marche” sur l’eau avant de s’élever majestueusement. Il vole avec le cou et la tête bien tendus vers l’avant.
Chaque battement d’ailes produit un bruissement ondulant et sonore lorsqu’il est en phase de vol, et ce son peut s’entendre à plusieurs dizaines de mètres. Ce bruit caractéristique remplace chez le Cygne tuberculé, le cri d’appel existant chez les autres espèces. Il a une vitesse en vol de 85 à 88 km/h.
Le saviez-vous ?
Alimentation :
Le Cygne tuberculé se nourrit essentiellement de matières végétales. Il pâture dans les zones herbeuses et les prairies humides. Il ne dédaigne pas les mollusques ou les insectes aquatiques, capturés à l’aide de son bec capable de filtrer la vase au travers des lamelles.
Reproduction / Nidification :
Le couple de Cygnes tuberculés n’est pas uni pour la vie, contrairement à ce qui a souvent été dit. Le mâle peut avoir jusqu’à quatre partenaires, ou même “divorcer” pour une autre. Il est en général uni au moins pour une saison. Le nid, très gros, hors de l’eau, est construit par les deux parents, le mâle apportant les matériaux à la femelle (roseaux et herbes).
Entre avril et mai, celle-ci dépose de 5 à 12 œufs, gris clair, vert clair ou bleu pâle/vert, de 115 x 75 mm pour 340 g. L’incubation dure environ 36 à 38 jours, essentiellement assurée par la femelle, le mâle surveillant le territoire. Il peut la remplacer quand elle se nourrit, et reprendre l’incubation si elle disparaît (mort ou maladie). Les naissances sont synchronisées sur une période de 26 heures. Les poussins vont à l’eau immédiatement après l’éclosion.
Les jeunes sont élevés par les deux parents. La femelle couve les cygnons qui montent souvent sur le dos des adultes, et plus souvent sur la femelle. Les jeunes ont leur plumage complet à l’âge de 60 jours.
Ils ne pourront voler qu’au bout de 4 ou 5 mois. Ils atteignent leur maturité sexuelle à l’âge de trois ans. Ils restent avec les parents jusqu’au printemps suivant, jusqu’à la période de reproduction.
Menace / Protection :
Le Cygne tuberculé est menacé par la contamination due au plomb présent au fond des lacs et des étangs. Ses populations sont stables, et il se reproduit très bien en captivité ou semi-captivité.